mardi 5 avril 2011
"2001: Beyond the Infinite": bande-annonce
Douglas Trumbull, concepteur des effets spéciaux de "2001: l'Odyssée de l'espace" de Stanley Kubrick, présente le documentaire consacré au film, co-réalisé avec David Larson.
"L'Etrange Affaire Angelica": analyse du film
L'Etrange affaire d'Angelica est un projet de Manoel de Oliveira qui remonte aux années 50. Ecrit peu de temps après la Deuxième Guerre mondiale, le scénario s'intéressait à la destinée d'Isaac, homme juif fuyant l'horreur nazie qui s'installait au Portugal en tant que photographe. Finalement, le réalisateur décide de reprendre ce projet en 2010. L'origine du scénario est presque visibleExcepté une voiture et quelques camions, rien ne rattache le film à l'époque contemporaine. Le film est presque atemporel.
Un des grands mérites du nouveau film de Manoel de Oliveira est de prendre son temps. Le générique laisse au spectateur le temps de rentrer dans le film, grâce à un long plan fixe sur le Douro et cet adagio de Chopin. Le premier plan, long et fixe cadre la scène comme si l'on assistait à une pièce de théâtre. Plan d'ensemble d'une maison et d'une rue. Un homme frappe à la porte, une femme à la fenêtre lui parle. Il discutent, puis l'homme s'en va. Nous sommes presque face à une scène de théâtre, tant dans la composition du plan que sa longueur, ou l'action qui s'y passe. Puis gros plan sur la vieille dame derrière la fenêtre, nous passons de l'autre côté, du côté du cinéma. Oliveira fait l'économie de dialogues inutiles. Arrivé dans la demeure de la famille attristée, tout ou presque est silence. En ressort plus qu'une impression d'authenticité, de l'honnêteté.
Alors qu'il effectue le portrait photographique de la jeune femme morte, celle-ci semble lui sourire. De retour chez lui, il contemple les photos qu'il a prises. Angelica semble encore en vie. On pourrait penser à Blow Up, d'Antonioni, en version conte de fées mais finalement l'artiste ne se pose jamais la question du caractère réel ou non de ce sourire. Ce qui compte pour lui c'est la quête d'un amour irréel, inatteignable, donc profondément romantique.
Peu à peu, le photographe se retranche. On ne le comprend pas. Il effectue aussi un travail de mémorialiste, photographie les gestes centenaires des vignerons. Gestes qu'on annonce en voie de disparition. Beauté des derniers gestes mais aussi profonde tristesse. La nuit tombée, Isaac est emportée par un spectre d'Angelica, s'ensuit une très belle séquence qui rappelle la magie des merveilleux films de Méliès. L'effet simple où l'idée prime, et la technique tente de suivre. L'homme change d'horizon, espère l'élévation. Quel magnifique plan que celui de la campagne vue d'en haut, la nuit. Les êtres glissent en silence.
Isaac est à la recherche de l'absolu: l'amour absolu et cet "espace absolu" qu'il évoque. Amour impossible qu'on ne rejoint qu'une fois mort. L'Etrange affaire d'Angelica un film sur la transformation, le passage de la vie à la mort, l'ancien et le moderne.
"Final Cut": critique du film
Pour fêter l’ouverture du blog, retour sur la manipulation de l’image cinématographique.
Comme son nom vous l’indique, The Final Cut fait allusion au logiciel d’Apple qui permet de construire un film en agençant des séquences d’images mais surtout en les supprimant. The Final Cut nous plonge dans un monde (pas si éloigné du nôtre) où le rêve d’immortalité et de transmission d’une mémoire sans faille conduit la population à faire implanter aux fœtus une puce enregistrant toute sa vie à travers ses yeux. Depuis sa naissance jusqu’à sa mort, l’implant Zoé traque la moindre phrase, le moindre détail de la vie de son hôte. A la mort de la personne, l’implant est retiré et confié à un « cutter », ici Alan incarné par Robin Williams, qui va se charger de monter un film de vie présenté à l’enterrement de l’être aimé. Alan est le meilleur cutter : il fait preuve d’une empathie innée et sait rendre hommage à chaque personnalité. Le revers de la médaille ? N’importe quel mauvais aspect de la personnalité est simplement effacé… Normal. Le film de vie est financé par la famille du défunt et lui est destiné. Rassurez-vous ! Le cutter doit suivre un genre de code d’honneur, c’est motus et bouche cousue ! Mais s’il n’a pas la langue bien pendue, il a en revanche des yeux pour voir… C’est là que commencent les ennuis.
Comment peut-on changer du tout au tout le visage d’un personnage à travers les images ? Comment la peur de perdre la mémoire des êtres nous conduit-elle à en créer une fiction ? The Final Cut explore et nous ravit. Film à voir en famille, entre amis, pas de limite d’âge. Spécial j’aime les sujets ambivalents.
mardi 15 mars 2011
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